Le règne de la voiture a assez duré. Depuis des décennies, c’est le moyen de transport d’un grand nombre de citoyens qui y préfèrent son confort et sa rapidité à son pendant, le transport en commun. Mais la planète s’échauffe et s’épuise de tant d’émissions de CO2 et plusieurs alternatives voient le jour : le retour du vélo, l’argent investi dans les métros et les bus, le développement de moteurs électriques et l’émergence de services de covoiturage.
C’est dans cette optique que le réseau Paparide, basé à Montréal, prend forme en décembre 2014 : « Il faut être radin en infrastructures, être intelligent en technologie de l’information et optimiser les ressources déjà existantes », avance Ayoub Moutiya, cofondateur et CEO du réseau Paparide.
Quatre applications en font partie, chacune ayant pour bout d’offrir une alternative au traditionnel ‘chacun dans son auto’ : Paparide permet de louer une voiture à proximité d’un propriétaire qui n’en a pas besoin sans limiter l’utilisateur à certaines places de stationnement; idem pour PapaBikes version vélo; PaparideShare est un système de covoiturage dont les transactions se font par carte de crédit sur l’application, « ce qui permet plus de sécurité, une garantie au conducteur qu’il sera payé et vice versa », commente M. Moutiya. Enfin, PapaPark est la possibilité de louer un espace de stationnement à moyen terme, de 24 heures à 30 jours. « C’est une valeur ajoutée pour les utilisateurs de Airbnb, par exemple ».
« Le problème du grand nombre de voitures en circulation est un problème des grandes villes », poursuit-il. Les solutions apportées n’ont pas un impact assez fort, car pour chaque dollar investi dans le transport en commun, par exemple, un autre va dans la construction de nouvelles routes. « Même à New York, plus de 2 millions de voitures sont en circulation ».
« Le problème du grand nombre de voitures en circulation est un problème des grandes villes »
Chacun des services offerts sous le réseau Paparide agit comme levier afin d’encourager l’utilisateur à les intégrer dans son quotidien. « Il y a beaucoup de synergie [entre les applications] », explique-t-il. Par exemple, quelqu’un qui loue sa voiture sur Paparide peut ainsi offrir sa place de stationnement, ou encore quelqu’un qui est en recherche de covoiturage qui n’arrive pas à trouver un horaire qui lui convient peut décider d’opter pour la location d’une voiture.
Alors que Paparide reste assez traditionnel avec une rencontre physique entre les 2 partis pour l’échange de clé, PapaBikes, qui cible aussi les compagnies, travaille au développement d’un système de cadenas intelligent que l’on pourrait débarrer en ligne à partir de l’application. « On est en train de travailler sur cette technologie pour que tout soit fonctionnel à la prochaine saison », assure-t-il.
Un obstacle bloque cependant l’avancement de l’application Paparide. Bien qu’une étude de marché ait été commandée, aucune compagnie assurance n’a accepté à ce jour de les couvrir. Un courtier intercontinental a plutôt proposé que le réseau Paparide crée sa propre compagnie d’assurance, qui elle serait par la suite couverte sous une compagnie internationale.
L’entreprise est en discussion avec des investisseurs et attend le résultat de négociations avant de lancer une campagne de sociofinancement sur la plateforme Indiegogo, d’ici quelques semaines. L’équipe de 5 employés, dont 2 designers et 2 programmeurs, travaille actuellement avec une agence de relations publiques à Boston afin de lancer leurs applications à travers le Canada.