En juin 2017, le MT Lab, un hub d’innovation dédié au tourisme, à la culture et au divertissement, ouvrira ses portes dans le Quartier de l’innovation à Montréal. Supporté par l’École des sciences de la gestion (ESG UQAM), la Ville de Montréal et Tourisme Montréal, il est le premier de ce genre en Amérique du Nord. Il agira en tant qu’incubateur de startups – il accueillera d’ailleurs sa toute première cohorte en juin prochain –, qu’espace de coworking, qu’hôte d’évènements et de conférences et tiendra un Demo day privé où les incubés les plus pertinents présenteront leurs projets en cours à des partenaires clés.
Afin de présenter leur approche, le MT Lab a tenu une rencontre d’informations sous la forme de reverse pitch. « Un reverse pitch, c’est cette idée de parler non pas d’une solution, ce que les startups font d’habitude, exprime Martin Lessard, directeur général du MT Lab. J’essaie d’amener nos partenaires à parler de leurs problématiques ».
Par exemple, l’un des problèmes posés par Tourisme Montréal était la question du repérage des touristes. Tandis qu’avant, des blocs de chambres étaient réservés dans les hôtels lors de congrès dans la métropole, la montée d’Airbnb rend l’accès aux statistiques touristiques plus ardue puisqu’il n’y a pas vraiment de système mis en place pour savoir qui entre et sort de la ville ni d’où ils viennent.
Le projet a débuté à l’hiver 2015. « [C’est] alors qu’on a pris part à une mission commerciale organisée par Tourisme Montréal et la Chambre de commerce à Paris », explique Guy-Joffroy Lord, directeur Intelligence d’affaires chez Tourisme Montréal.
En effet, séduit par le modèle français, ils se sont basés sur la structure du Welcome City Lab de Paris afin de développer le programme qui voit maintenant le jour. Les startups qui passeront par le MT Lab auront d’ailleurs le loisir de faire un échange avec la Ville Lumière.
« Ce qui nous a vraiment marqués, qui est pour nous un acte de distinction fondamental – au-delà du fait que c’est un incubateur vertical donc sur le Tourisme, la Culture et le Divertissement – c’était la double mission », poursuit-il. Cette double mission prend forme dans la favorisation de l’entreprenariat dans le domaine du tourisme, mais aussi dans le fait de susciter l’innovation dans cette industrie.
« C’est là que la relation entre grands joueurs de l’industrie et les startups prend tout son sens », avance-t-il.
Les startups auront donc accès à de vrais clients potentiels et leur côtoiement entre elles devrait générer beaucoup d’échanges et d’alliances bénéfiques.
« La qualité de la relation, du mentorat, du suivi et de l’accompagnement va faire en sorte que vous sortiez un an plus tard avec un projet qui va être meilleur, qui va être rentable et va avoir un potentiel de commercialisation international », soutient Paul Arsenault de la Chaire de tourisme Transat de l’UQAM, un important partenaire du MT Lab.
Sans investir monétairement dans les startups, le MT Lab va leur donner accès à toute sorte de spécialistes. Ils auront aussi la possibilité d’être « adoptés » par des chaires et des centres de recherche afin d’être en adéquation avec l’écosystème.
« À travers nos associations de membres [nous avons] une capacité de rejoindre un réseau de 13 000 entreprises en tourisme dans toutes les régions et tous les secteurs au Québec », ajoute François-Gilbert Chevrier, vice-président principal et développement et relations avec les partenaires d’Alliance touristique, cette organisation qui chapeaute le tourisme au Québec.
Les grandes entreprises ont aussi à bénéficier de la collaboration avec des startups. « On espère que le MT Lab nous aide à devenir plus flexible en [les] fréquentant », remarque Suzie Dumont, spécialiste en stratégie, innovation et image de marque chez Loto-Québec.