La CEO de Ask Pam admet que les quotas sont nécessaires afin d’encourager la diversité suite au Google Demo Day Women’s edition

Il y a environ deux semaines, la startup du cloud Ask Pam, qui centralise les opérations quotidiennes des concierges d’hôtel sur une même plateforme, a reçu un appel, un véritable game changer : elle faisait partie des douze startups sélectionnées pour participer au Google Demo Day – Women’s Edition, et ce, parmi plus de 800 applications provenant de 65 pays.

« Juste le fait d’être nommé présente une opportunité incroyable », avance Pamela Alfred, cofondatrice et CEO de la startup montréalaise Ask Pam.

Deux petites semaines pour se préparer à faire face à de gros investisseurs de Silicon Valley, c’est bien peu. Bien que ce soit loin d’être la première fois que Pamela Alfred et Patrick Finken, cofondateur et CTO d’Ask Pam, étaient amené à faire un pitch devant de gros investisseurs et spécialistes du capital du risque, il lui a fallu en retravailler plusieurs aspects puisque la façon de se présenter devant de si gros joueurs diffère évidemment de ce à quoi ils sont habitués.

« On a fait appel à des conseillers afin d’améliorer l’aspect financier, le message et tous ces petits détails qui demandent beaucoup de réflexions comme la prononciation du discours », ajoute Mme Alfred.

Le séjour dans l’Ouest était très bien organisé et « ça s’est très bien passé, on a parlé avec un public qui comprend la business », poursuit-elle.

Trois jours avant le Demo Day, des rencontres, workshops et conférences étaient planifiées avec chacune des startups. L’accélérateur Blackbox a notamment condensé son programme de deux semaines en une journée et demie afin de faire profiter les participantes de leur expertise.

Après le Demo Day, c’était l’occasion de continuer la conversation avec une foule d’investisseurs. « On a continué à avoir des connexions et plein de gens sont venus nous voir pour nous poser des questions », ajoute Mme Alfred. « Le Google Demo Day fut une super opportunité et veut vraiment faire une différence. Ce n’est pas juste pour les connexions, mais ils contribuent à développer l’écosystème ».

« Au début, je n’étais pas nécessairement pour ce genre d’évènements exclusif aux femmes, mais si on voulait y voir des chiffres représentatifs [du nombre de femmes entrepreneures], il faudrait des quotas, affirme Mme Alfred. Au final, [ce genre d’évènements] encourage les femmes à participer et c’est une bonne chose de leur donner une voix, pour rétablir la balance ».

Le Google Demo Day était l’occasion idéale de profiter de l’expertise des mentors sur place, surtout en regard du fait que l’approche de nos voisins du Sud dû contraste avec la façon de faire canadienne. « Je n’ai pas eu beaucoup d’investisseurs au Canada au début, explique Mme Alfred. Les investisseurs canadiens ne veulent pas prendre de risque ». C’est là l’une des distinctions majeures, les investisseurs américains mettant davantage l’emphase sur une vision globale de l’entreprise et étant moins aux prises avec les chiffres. « Il faudrait que les investisseurs canadiens prennent plus de risques parce qu’après les gens vont aux États-Unis et ne reviennent plus », commente-t-elle.

Vu les limitations du marché québécois et canadien, Ask Pam est en train de développer ses ventes à New York, entre autres, et voit aussi à la mise en place d’une firme d’ingénieurs afin d’étendre les fonctionnalités de sa plateforme.