Plug and Play, c’est un des accélérateurs les plus importants de Silicon Valley. Début septembre, près de mille compagnies ont postulé afin d’avoir l’opportunité de présenter leur startup lors d’un demo day et de faire un pitch de quatre toutes petites minutes devant plusieurs gros joueurs, des partenaires corporatifs faisant partie du Fortune 500, dans l’espoir que ceux-ci investissent dans leur projet.
Cependant, une infime partie du lot comprend des startups qui n’ont pas fait application pour ce programme, mais qui font tant parler d’elles et dont les choses vont si bien qu’elles s’y voient invitées. reelyActive, qui a notamment gagné la « World’s Best Startup » à la Compétition Mondiale des Startups en 2013 à San Francisco, a eu ce privilège – c’était une des seules startups canadiennes présentes – et son CEO, Jeffrey Dungen, a donc passé quelques jours à San Francisco la semaine passée.
Cette startup du Cloud reconnecte l’identité virtuelle et réelle des gens sur écran par le biais de la technologie Bluetooth et révélant, grâce au data que l’utilisateur décide de partager, les informations pertinentes qui le concerne. Philips avait manifesté son intérêt pour reelyActive puisqu’il y a ainsi possibilité pour une entreprise de mieux connaître le comportement de ses consommateurs.
Mais la décision de se rendre dans le Golden State n’a pas été prise sans hésitation. reelyActive, qui a passé par l’intermédiaire de l’accélérateur FounderFuel en 2012, admet que bien que l’expérience ait été essentielle, « ce n’était pas nécessairement un bon fit pour notre business de se faire accélérer encore une fois, explique Jeffrey Dungen. Là on est plus dans l’établissement de relations plus fermes avec de gros partenaires ».
Normalement, les accélérateurs prennent aussi des parts dans la compagnie et offrent un léger investissement en retour, assez pour survivre de trois à quatre mois. La formule à Plug and Play diffère : aucun investissement n’est offert et aucune part dans la compagnie n’est prise. En fait, il s’agit plus d’une opportunité d’interaction avec les Fortune 500, avec une possibilité d’investissements après coup.
Le jour des présentations, trente et une compagnies sélectionnées avaient un bloc de six minutes qui leur était réservé, dont quatre minutes de pitch et deux minutes de questions, le tout ponctué d’une seule pause à mi-chemin.
Entendre trente et un pitchs s’avère toutefois assez pénible… Malgré l’importance exagérée qui lui est accordée – au sens où parfois elle surpasse celle accordée au produit – et le fait que l’on s’attende à beaucoup dans ce nid technologique qu’est la Californie, la déception est à quelques tournants. Certains produits sont parfois entourés de tant de confusion qu’il peut être somme toute assez facile de se démarquer lorsque celui dont on trace le portrait est solide et la technologie maîtrisée.
Mais le vrai avantage d’un tel évènement, c’est la possibilité de réseautage. SC Johnson, Philips, Honeywell et plusieurs autres gros noms sont restés après les présentations pour discuter avec les startups et « juste pour ça, ça valait le voyage », assure Dungen.
Une telle participation est bénéfique pour le moral de l’équipe, la perception de la startup et le réseau en général. « De temps en temps, il faut des évènements comme ça dans la vie des startups. Alors tu fais des trucs fous comme Plug and Play Californie et un pitch de quatre minutes ! »