La dernière rencontre de Queer Tech MTL se voulait un échange sur le rôle des alliés de la communauté LGBTQ+ dans le maintien d’un environnement de travail convivial. « On veut parler de l’importance des alliés pour plusieurs raisons, exprime Naoufel Testaouni, cofondateur du groupe qui d’ailleurs est passé à plus de 450 membres depuis sa création à l’automne 2016. On voulait prendre un moment pour les remercier et montrer notre gratitude ».
Tout d’abord, qu’est-ce qu’un allié ? « C’est quelqu’un qui ne s’identifie pas comme faisant partie de la communauté LGBTQ+ ou de la communauté queer, mais qui est là pour [les] supporter. Et un allié proactif, c’est quelqu’un qui va un peu plus loin pour aider en prenant des rôles plus engagés », explique-t-il.
La soirée se voulait davantage interactive et, pour ce faire, les participants étaient invités à former des groupes de 4 personnes afin de discuter d’une question donnée. Par exemple, le premier sujet de conversation était d’aborder une situation vécue ou dont on avait entendu parler où l’on jugeait que des alliés avaient fait un bon travail. Chaque groupe écrivait ensuite les concepts clés de leurs échanges, dans le but d’en faire part à l’audience au terme de la rencontre.
« On peut toujours faire des politiques qui nous divisent, mais on croit qu’il existe une meilleure solution, remarque Jason Behrmann, cofondateur et directeur des communications pour Queer Tech MTL. Faisons des politiques qui nous réunissent […] On veut construire des ponts entre les alliés et la communauté LGBTQ+ et là, c’est certain, nous serons tous dans le même bateau ».
Le second point autour duquel s’entretenir était d’une situation durant laquelle on aurait aimé que quelqu’un ou soi-même soit un meilleur allié. Même si les gens présents étaient considérés comme des alliés proactifs par leur simple présence à un tel évènement, plusieurs ont réalisé qu’il y a beaucoup de chemin à faire avant d’atteindre une inclusion parfaite de la communauté LGBTQ+ à la société.
Une réflexion récurrente de leur part était ironiquement leur manque de proactivité envers la communauté. « Je suis venu en tant qu’allié, et j’ai toujours senti que j’étais un bon allié réactif, mais je viens de réaliser que je ne suis vraiment pas bon à être un allié proactif ! Je ne crée pas un bon environnement [pour la communauté LGBTQ+], je ne fais que réagir lors d’une situation injuste. C’est quelque chose que je dois améliorer, c’est une révélation que j’ai eue ce soir », observe un participant.
L’égalité des chances n’appartient pas qu’aux membres LGBTQ+, mais aussi à tous ceux qui ne font pas partie du groupe majoritaire de l’homme blanc hétérosexuel. « En tant que membre de la communauté LGBTQ+ ou en tant qu’allié, on doit être attentif aux propos discriminatoires ou si l’on voit un acte discriminatoire, par exemple auprès de récents immigrants, ou [si on est témoin] d’islamophobie, je crois que nous avons une responsabilité d’être nous aussi proactifs et réactifs à ces choses parce que l’on fait face à cela – dans une forme différente, bien entendu – et nous avons ce genre d’expériences auxquelles on peut s’identifier », ajoute un participant.
La soirée a été clôturée par l’annonce de Pride Hacks, un hackathon centré sur la communauté LGBTQ+ qui aura lieu durant Pride Montréal. Il y aura des panels de discussions et des ateliers pour aider les participants à développer des hacks qui, le lendemain, pourront être présentés devant un jury. Ainsi, ils courent la chance de gagner une subvention de 10 000 $.